Le 27 février 2006, les États-Unis et la Colombie ont conclu un Accord de promotion du commerce, dont les impacts négatifs ont immédiatement été décriés par la société civile. Les avantages consentis aux ÉU par le nouvel accord de libre-échange, particulièrement concernant l’agriculture et le traitement national, sont rapidement devenus chose publique.
Une provision controversée concernait les quotas sur des produits agricoles « spéciaux » qui peuvent entrer en Colombie en quantité limitée sans tarif, dès la première année de l’accord de libre-échange : à la signature de l’acacord, ces quotas ont été augmentés. De plus, les ÉU ont insisté pour que la Colombie accepte la viande de bœuf âgé de plus de 30 mois, ce qui représente un risque pour la santé animale et humaine en raison de la possible entrée d’animaux infectés par la maladie de la vache folle.
L’accord a été approuvé par le Congrès colombien malgré l’opposition du Polo Democrativo Alternativo et du Parti libéral colombien. Le Congrès américain est plus tard apparu comme son principal opposant, rejetant le traité après que le Parti démocrate eût remporté la majorité dans les deux chambres et adopté une position plus agressive face aux politiques de l’adminsitration Bush.
Les Démocrates soutenaient que le gouvernement Uribe n’avait pas suffisamment fait pour enrayer les crimes contre l’humanité par les paramilitaires. La Colombie, affirmaient-ils, devrait d’abord mettre fin à la violence contre les syndicalistes et les paysans, et inculper les politiciens impliqués dans le scandale du « paragate » (collusion entre les paramilitaires des Autodéfenses unies de Colombie et la mafia des trafiquants de drogue).
En avril 2008, un vote sur l’accord a été reporté à plus tard après que le président Bush eût transféré au Congrès le projet de loi correspondant, malgré la recommandation de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosy, de ne pas le faire. Pelosi cherchait à faire changer les règles de la Chambre pour empêcher l’entrée en vigueur du fast track.
En Colombie, l’opposition est demeurée ferme ces dernières années, avec la forte mobilisation de divers secteurs pour résister à l’accord de libre-échange. La plus récente des grandes mobilisations est la « Minga », lors de laquelle des autochtones de partout au pays ont voyagé sur des milliers de kilomètres jusqu’à Bogota pour, entre autres, rejeter l’accord de libre-échange. Plusieurs autres secteurs de la société colombienne on appuyé la mobilisation indigène.
Malgré la résistance soutenue, le gouvernement colombien, bénéficiant d’une meilleure image sous le président Santos (même si les politiques et les problèmes de l’administration Uribe persistent), a reçu l’approbation du Congrès américain en octobre 2011 pour son ALE avec les ÉU. Ce dernier est entré en vigueur le 15 mai 2012. La mise en branle de cet accord a requis l’adoption de plus de 15 réglementations sous la forme de lois ou de décrets afin de rendre la loi colombienne conforme aux dispositions de l’accord en matière de propriété intellectuelle, de garanties et de tarifs.
dernière mise à jour : mai 2012
Photo : Public Citizen