Yonhap | 12 avril 2024
Fusion chez Samsung : Séoul devra verser 32 mlns de dollars à Mason Capital
SEOUL, 12 avr. — Une cour internationale a décidé jeudi que la Corée du Sud devrait payer au fonds spéculatif Mason Capital 32 millions de dollars (environ 30 millions d’euros) de compensations à l’issue d’une poursuite investisseur-Etat autour de la fusion controversée entre deux filiales du groupe Samsung en 2015, a annoncé le ministère de la Justice.
La Cour permanente d’arbitrage (CPA) à La Haye, au Pays-Bas, a rendu son verdict près de six ans après que le fonds basé à New York a lancé le processus de règlement des litiges. Il demandait initialement 200 millions de dollars de compensations du gouvernement sud-coréen, mais la somme que la cour a retenue, qui inclut des arriérés de paiements d’intérêts, représente environ 16% de la somme initiale.
L’affaire remonte à 2015, lorsque Samsung C&T Corp. et Cheil Industries Inc., deux filiales du groupe Samsung, ont fusionné en échangeant des actions des deux entités, au taux de 0,35 action Cheil pour une action Samsung CT&T. Mason, qui détenait à l’époque 2,18% des actions de Samsung CT&T, s’était opposé à la fusion, estimant que les actions de Samsung CT&T étaient sous-évaluées. Le fonds a ensuite porté plainte en 2018 contre le gouvernement, estimant qu’il était intervenu de manière inéquitable en faveur de la fusion.
Cette opération, qui semblerait avoir eu pour objectif de concentrer le contrôle que l’héritier de Samsung, Lee Jae-yong, avait sur le conglomérat familial, s’était retrouvée au cœur de l’énorme affaire de corruption qui avait mené à la destitution et à la condamnation de la présidente de l’époque, Park Geun-hye, ainsi qu’à l’emprisonnement de Lee. Mason accusait l’administration Park d’avoir exercé une influence excessive sur le Service national des retraites (NPS), une agence publique qui faisait partie des principaux actionnaires de Samsung CT&T et dont le vote s’annonçait décisif, pour qu’elle accepte la fusion.